
Le diagnostic du cancer de l'estomac est bien souvent tardif car cette pathologie n'entraîne pas de symptômes précis suffisamment évocateurs. Aussi, ils n'apparaissent qu’à un stade avancé de la maladie, le diagnostic étant posé aux âges médians de 71 chez l'homme et de 75 ans chez la femme. Ainsi, seuls 10 à 20 % des cancers de l'estomac sont diagnostiqués à un stade précoce, c'est-à-dire avant qu'ils ne s'étendent à d'autres organes.
Bon à savoir : le Japon a mis en place un dépistage systématique des cancers de l'estomac.
Généralités sur le diagnostic du cancer de l'estomac
Le diagnostic qui permet d'affirmer la présence d'un cancer gastrique est basé sur une endoscopie et une biopsie. Ces examens sont systématiquement pratiqués puisqu'ils permettent d'établir le diagnostic de cancer de l'estomac dans 95 % des cas. Ils sont réalisés lorsqu'un médecin constate un ensemble de symptômes qui ne disparaissent pas après un traitement de base.
A noter : des analyses sanguines peuvent révéler une anémie mais cela n'est pas déterminant pour poser le diagnostic.
Par ailleurs, le médecin tient compte des facteurs de risque de cancer de l'estomac et notamment des éventuels antécédents :
- de gastrite due à la bactérie Helicobacter pylori (H. pylori) ;
- de chirurgie de l'estomac ;
- familiaux de cancer de l'estomac (ou d'autres cancers) ;
- de troubles héréditaires tel que le cancer gastrique diffus héréditaire.
La fibroscopie : un examen pour diagnostiquer un cancer gastrique
Principe
La fibroscopie (ou endoscopie œso-gastro-duodénale) consiste à introduire un tube souple composé de fibres optiques (pour la lumière), de petites pinces et d’une micro-caméra par la bouche ou le nez du patient.
Objectifs
Grâce à cet examen, il est possible de visualiser l'intérieur de l'estomac, de repérer d'éventuelles lésions et déterminer leur étendue.
Important : en cas de cancer, on retrouve soit un ulcère, soit une masse ressemblant à un polype, soit une zone plate, épaissie et blanche comme du lin (« linite plastique »).
La fibroscopie est aussi essentielle pour préciser la localisation de la lésion (au niveau du pylore, du corps de l'estomac, du fundus ou du cardia) ce qui est déterminant en ce qui concerne le choix de la technique chirurgicale à employer dans le cadre du traitement. La fibroscopie permet également de repérer des polypes gastriques, des saignements, des ulcères, de simples inflammations ou des tumeurs.
C'est au cours de la fibroscopie qu'on pratique la biopsie (prélèvement de tissu). Ensuite, elle est analysée afin de préciser la nature de la lésion. Concrètement, on réalise au moins 8 biopsies. Cela permet de retrouver des cellules cancéreuses ou une infection à l'Helicobacter Pylori.
Bon à savoir : la biopsie est indispensable pour pouvoir établir le diagnostic de cancer de l'estomac puisque c'est le seul moyen de déterminer si une lésion est bénigne ou maligne.
En pratique : un examen ambulatoire
La fibroscopie se pratique en ambulatoire (on peut rentrer chez soi le jour même sans avoir besoin d'être hospitalisé) mais certaines précautions sont nécessaires :
- il ne faut pas prendre d'aspirine ou d'anticoagulants au moins 24 heures avant ;
- il faut être à jeun depuis au moins 6 heures ;
- il ne faut pas consommer de tabac dans les trois heures qui suivent l'examen ;
- il est impossible de prendre le volant après l'examen.
L'examen est indolore mais il peut être désagréable, c'est pourquoi on utilise parfois un gel anesthésiant destiné à limiter les irritations au niveau de la gorge.
Échographie : un examen pour déterminer l'étendue du cancer gastrique
L'échographie est également un examen d'intérêt dans le cadre du diagnostic du cancer gastrique. Pratiqué sous anesthésie générale, cet examen dure entre un quart d'heure et une heure.
Cette technique permet d'établir :
- la profondeur de la tumeur gastrique (c'est à dire l'importance de l’envahissement de la muqueuse) ;
- l'étendue du cancer et l'atteinte éventuelle des tissus voisins (organes et ganglions lymphatiques).
On peut également réaliser une échographie abdominale à la recherche de métastases hépatiques et d'adénopathies abdominales.
Bon à savoir : il est possible de combiner l'endoscopie et l'échographie en faisant descendre la sonde à ultrasons jusqu'à l'estomac (écho-endoscopie).
Scanner et IRM : deux examens pour évaluer le stade et l'extension du cancer
Le scanner permet d'établir le stade du cancer
Le scanner fait également partie des examens les plus utilisés pour établir le diagnostic de cancer de l'estomac. Il permet notamment de déterminer avec précision :
- le stade du cancer de l'estomac ;
- l'étendue du cancer aux autres organes et aux ganglions lymphatiques (y compris aux ovaires chez les femmes) ;
- l'importance de l'atteinte de la paroi gastrique.
Le scanner est particulièrement efficace pour établir le stade du cancer. En revanche il ne s'agit pas de l'outil diagnostic le plus indiqué pour repérer des tumeurs gastriques débutantes.
L'IRM permet d'évaluer l'extension du cancer
L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est intéressante pour évaluer l’extension du cancer mais elle est moins performante que le scanner pour déterminer l’envahissement des ganglions lymphatiques. L’IRM constitue néanmoins une alternative au scanner si celui-ci est contre-indiqué.
Important : lors de l’intervention chirurgicale, des métastases qui n'avaient pas été détectées lors du bilan préopératoire sont retrouvées dans 25 à 40 % des cas.
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Symptômes et diagnostic du cancer de l'estomac
Sommaire
- Évolution de la maladie
- Symptômes et manifestations
- Diagnostic