Traitement cancer estomac

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Traitement cancer estomac Yuriy Klochan/123RF

Le traitement du cancer gastrique est aujourd'hui possible grâce aux progrès de la médecine. Toutefois, cela n'est envisageable que si le cancer est pris en charge à un stade précoce. La guérison est plus incertaine lorsque la maladie s'est étendue.

Important : la prévention du cancer de l'estomac joue un rôle essentiel.

Traitement du cancer de l'estomac : généralités

En fonction du type de tumeur de l'estomac, de son stade et de sa localisation, le traitement du cancer de l'estomac consiste à :

  • retirer la tumeur ;
  • traiter d'éventuelles métastases ;
  • réduire les risques de récidives ;
  • contrôler l'évolution du cancer et ralentir la progression des tumeurs secondaires (métastases) ;
  • soulager les symptômes du cancer de l'estomac.

Le choix du traitement s'effectue au cours d'une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) à laquelle participent notamment un radiothérapeute, un oncologue et un chirurgien.

Chirurgie du cancer de l'estomac : la gastrectomie

La chirurgie est le traitement le plus souvent utilisé en cas de cancer de l'estomac. L'intervention consiste à retirer la tumeur ainsi que les ganglions lymphatiques touchés (curage ganglionnaire). On pratique une ablation de l'estomac, soit une gastrectomie. La gastrectomie peut être :

  • partielle : on ne retire que la partie cancéreuse de l'estomac (généralement les 4/5e de l'organe) ;
  • totale : on retire la totalité de l'estomac.

Bon à savoir : il existe aussi des gastrectomies totales élargies consistant à retirer l'estomac et tous les tissus environnants.

Chimiothérapie du cancer gastrique

Un autre traitement du cancer de l'estomac largement employé est la chimiothérapie. Les cellules tumorales de l'estomac ont une bonne chimio-sensibilité. On met en place des protocoles de chimiothérapie : ce sont des programmes de traitement qui associe des médicaments cancéreux prescrits à certaines doses et selon un calendrier précis. Il existe différents protocoles et on choisit le plus adapté en fonction du type de cancer de l'estomac à traiter.

Par ailleurs, la chimiothérapie peut être utilisée en complément de la chirurgie, soit :

  • après l’intervention chirurgicale : dans les deux mois qui suivent l'opération on met en place une chimiothérapie adjuvante qui durera entre deux et quatre mois ;
  • en tant que traitement néo-adjuvant : une chimiothérapie préopératoire destinée à réduire la taille de la tumeur est réalisée deux à trois mois avant l'opération.

Radiothérapie : une utilisation limitée

La radiothérapie n'est pas un des traitements de référence des cancers de l'estomac car les cellules tumorales gastriques y sont résistantes. Pour obtenir de bons résultats et détruire toutes les cellules malignes, il faudrait utiliser de très forts rayonnements. Ceux-ci entraîneraient des effets secondaires beaucoup trop sévères.

De plus, l'irradiation de l'estomac est techniquement complexe en raison de sa position dans l'abdomen et de la proximité de nombreux organes essentiels. Néanmoins, la radiothérapie (couplée à la chimiothérapie) est intéressante en complément de la chirurgie dans les cas suivants :

  • avant la chirurgie pour faire régresser la tumeur ;
  • après la chirurgie pour réduire les risques de récidive ;
  • pour traiter les symptômes, notamment pour les cancers de l'estomac en phase terminale.

Immunothérapie et thérapies ciblées

Les thérapies ciblées se limitent au traitement des cancers gastriques présentant des récepteurs HER2 (soit 20 % des cancers de l'estomac de type intestinal).

On utilise dans ce cas une immunothérapie à base de trastuzumab (Herceptin®) en association avec les 5-FU (à base de fluoropyrimidines) et cisplatine. Ce traitement limite la progression de la maladie pendant une plus longue période. On peut aussi constater une amélioration de la survie globale.

Bon à savoir : l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient d'annoncer une modification des conditions de prescription et de délivrance du 5-FU qui peut être à l'origine de toxicités sévères chez les patients présentant un déficit complet ou partiel en DPD (enzyme impliquée dans l'élimination des fluoropyrimidines). L'ANSM met une fiche d'information à la disposition des patients.

Des essais cliniques prometteurs pour le traitement du cancer gastrique

La recherche sur le cancer se poursuit activement. Des chercheurs ont testé de nouvelles pistes thérapeutiques prometteuses dans le cadre du traitement du cancer de l'estomac.

Des scientifiques qui appartiennent à plusieurs universités internationales ont constaté qu'il était possible de supprimer l'information nerveuse parvenant aux cellules cancéreuses en utilisant du botox (toxine botulique). Grâce à cette technique, on parvient à inhiber la production d'acétylcholine (le neurotransmetteur qui stimule la division des cellules) et ainsi à freiner la propagation de la tumeur.

Le botox possède plusieurs avantages :

  • il est moins cher qu'un traitement chimiothérapeutique ;
  • il entraîne peu d'effets secondaires car il peut être utilisé localement en ciblant uniquement les cellules cancéreuses ;
  • il peut être directement injecté par fibroscopie au cours d'une consultation ambulatoire de quelques heures seulement.

Néanmoins, des essais cliniques doivent se poursuivre pour valider cette technique testée efficacement uniquement sur des souris. Par ailleurs, il semblerait que ce soit en association avec une chimiothérapie conventionnelle que ce traitement soit le plus efficace, en particulier chez les personnes ne pouvant pas être opérées ou chez qui la chimiothérapie seule ne fonctionne plus.

Traitement thérapeuthique en fonction du stade du cancer

Le traitement du cancer de l'estomac dépend en partie de son stade d'évolution.

Stade I

Même les cancers gastriques de stade I peuvent être traités par gastrectomie partielle ou totale accompagnée d'un curage ganglionnaire. Cette intervention peut être complétée par une chimiothérapie (et éventuellement une radiothérapie) si la tumeur est profonde.

Stade II et III

Les cancers gastriques de stade II et III nécessitent généralement l'ablation de l'estomac et des ganglions lymphatiques proches. Cette chirurgie peut être également complétée par des séances de chimiothérapie et de radiothérapie. Toutefois, on peut également proposer une chimiothérapie pré-opératoire.

Stade IV

Les cancers de stade IV qui n'ont pas entraîné la formation de métastases nécessitent l'ablation complète de l'estomac et des ganglions lymphatiques. L'opération est systématiquement suivie de séances de chimiothérapie et de radiothérapie.

Toutefois, si des métastases sont présentes, la tumeur gastrique ne peut plus être opérée. La chirurgie reste néanmoins intéressante pour :

  • stopper d'éventuelles hémorragies ;
  • dégager le cardia (jonction entre œsophage et estomac) ;
  • réduire la taille de la tumeur.

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